Pouvons-nous combler le fossé entre les hommes et les femmes ?
Le 6 mars, plus de 150 personnes se sont réunies au siège de FINCA à Washington, DC, pour discuter d’une question importante. La technologie financière est-elle la clé pour combler le fossé entre les hommes et les femmes ?
Rejointe par des leaders d’opinion du CGAP, de la Fondation MasterCard, du McKinsey Global Institute et de Savannah Bank, Andrée Simon, directrice générale du réseau de microfinance FINCA, a mené une discussion sur les avantages et les défis liés à l’utilisation des innovations mobiles pour permettre aux femmes d’accéder aux services financiers.
Sur les quelque 2 milliards de personnes non bancarisées dans le monde, les femmes ont 28 % de chances de moins que les hommes d’avoir un compte dans une institution financière formelle. Bien que des progrès aient été réalisés en matière d’inclusion financière grâce à l’accès à la téléphonie mobile, les femmes ont en moyenne 14 % de chances de moins que les hommes de posséder un téléphone portable.
“Nous savons que lorsque les femmes ont un téléphone portable, elles se sentent plus en sécurité, trouvent plus facilement un emploi et ont un meilleur accès aux services financiers”, a déclaré Andrée Simon lors de l’événement.
Greta Bull, PDG du CGAP, considère les nouvelles innovations comme une évolution naturelle du secteur de la microfinance. “Nous avons vu les limites de l’extensibilité du modèle de la microfinance”, a-t-elle déclaré. “La fintech peut ouvrir cette voie et nous permettre de réfléchir à la manière dont nous pouvons aller plus loin dans les services financiers”.
“Les solutions mobiles et la fintech changent la donne”, a ajouté Susan Lund du McKinsey Global Institute. “Avec les téléphones mobiles, l’accès au financement peut augmenter de 30 %.
Malgré le potentiel de cette technologie pour changer la vie des femmes, des obstacles subsistent sous la forme de normes sociales. Parlant de son expérience en République démocratique du Congo, Ann Miles, de la MasterCard Foundation, a déclaré : “En RDC, une femme mariée ne peut ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de son mari. Il s’agit d’un code juridique et d’un énorme défi à relever. Mais les services financiers numériques pourraient permettre de contourner ces problèmes sociaux”.
En tant que directrice exécutive de la Savannah Bank au Nigeria, Patricia Nowbodo a pu constater de visu ce phénomène dans toute l’Afrique. “Je travaille dans le secteur bancaire et je sais qu’en raison de la culture, beaucoup de femmes se sentent timides et intimidées à l’idée d’approcher des hommes lorsqu’elles se rendent à la banque. Elles finissent par s’adresser à des femmes. La fintech aidera les femmes à accéder aux services financiers si elles sont plus nombreuses à se lancer dans les services financiers et les startups fintech.”
En fin de compte, les panélistes ont convenu que, bien que l’espace des technologies financières soit nouveau et indéfini, il est en pleine croissance et a la capacité d’apporter des changements considérables.
“Une action audacieuse est à la fois nécessaire et possible”, a conclu Andrée Simon.
Une action audacieuse est possible parce que nous avons entre les mains une solution qui permet l’éducation, la communication et l’accès à des services financiers qui peuvent inclure des millions de femmes.