Atteindre les non-bancarisés : Plongée dans le Global Findex 2017

Avr 27, 2018
Atteindre les non-bancarisés : Plongée dans le Global Findex 2017

La Banque mondiale vient de publier une mise à jour importante de l’indice mondial d’inclusion financière (Findex), qui suit la possession et l’utilisation de comptes financiers dans plus de 140 pays. Ce rapport très attendu dresse un tableau détaillé des personnes qui ont accès à la finance et de celles qui sont laissées pour compte, alors que nous nous efforçons d’atteindre l’objectif de l’inclusion financière universelle. Après avoir examiné les dernières données Findex, voici six points clés à retenir :

1) Signes de progrès vers l’inclusion financière

Au niveau mondial, l’inclusion financière est en hausse : 515 millions d’adultes ont eu accès à des services financiers depuis 2014, soit une augmentation de 7 % en trois ans. La proportion d’adultes disposant d’un compte est aujourd’hui de 69 %. Les services financiers numériques jouent un rôle important, en particulier en Afrique subsaharienne, où la proportion d’adultes disposant d’un compte d’argent mobile a plus que doublé, atteignant actuellement 21 %.

2) L’exclusion financière reste un problème pressant

En creusant dans les détails, nous constatons toutefois des lacunes persistantes et des raisons d’être optimistes quant à l’impact des services financiers numériques. Dans le monde, 1,7 milliard d’adultes sont toujours exclus financièrement, contre 2 milliards en 2014. FINCA est au cœur de cette lutte : près d’un quart des personnes non bancarisées dans le monde vivent dans les pays où nous sommes présents. L’écart est particulièrement important dans des pays comme le Pakistan et la République démocratique du Congo, où près de quatre adultes sur cinq sont exclus financièrement.

3) Des lacunes persistantes pour les femmes et les pauvres

Cinquante-six pour cent de la population non bancarisée, soit 980 millions de personnes, sont des femmes, et l’écart entre les sexes n’a guère évolué depuis 2011. Dans les 20 pays où FINCA travaille, 75 % des femmes n’ont pas accès à un compte. Il y a trois ans, il était de 79 %. Les pauvres sont également confrontés à des obstacles supplémentaires. Si l’on considère les pays où FINCA opère, l’exclusion financière touche encore 76 % des personnes les plus pauvres. Il s’agit d’une amélioration de cinq points de pourcentage par rapport à 2014, mais nous sommes encore loin de notre objectif d’accès universel.

4) De grands progrès dans les petits pays

Des progrès importants ont été réalisés dans des domaines surprenants, y compris dans les pays où FINCA travaille. Au Tadjikistan, par exemple, la proportion de personnes exclues est passée de 89 % à 53 %. L’Arménie, la Géorgie et le Kirghizstan ont également réalisé des progrès substantiels, augmentant la proportion d’adultes financièrement inclus de 30, 22 et 21 points de pourcentage, respectivement.

5) L’exclusion financière persiste malgré la révolution numérique

L’Afrique subsaharienne est l’épicentre de l’inclusion financière numérique. Dans les pays de FINCA, les progrès en matière de comptes d’argent mobile sont évidents. Si l’on exclut le Nigeria (qui a en fait régressé au cours des trois dernières années), la part des adultes utilisant l’argent mobile est passée de 20 à 30 % de la population adulte. La possession d’un compte auprès d’une institution financière offrant des options formelles d’épargne et de crédit a toutefois progressé à un rythme beaucoup plus lent. Sur les marchés africains où travaille FINCA, la possession d’un compte dans une institution financière n’a augmenté que de 18 à 22 pour cent. Là encore, les femmes et les pauvres continuent d’afficher des taux d’exclusion plus élevés : 86 % des personnes au bas de l’échelle n’avaient toujours pas de compte dans une institution financière en 2017. Cela représente une certaine amélioration par rapport à 2014, où le taux était de 90 %, mais il est encore nécessaire d’apporter ces services à ceux qui en ont le plus besoin.

6) Les paiements numériques se sont répandus, mais les comportements d’épargne restent à la traîne

Les services financiers numériques facilitent l’envoi et la réception d’argent. Cela peut aider les clients à optimiser leur flux de trésorerie, à se remettre d’un revers ou à réaliser un investissement. Mais ces plateformes de paiement n’ont pas encore d’impact sur les comportements d’épargne à l’échelle mondiale. Seuls 27 % des adultes dans le monde ont utilisé des services d’épargne formels en 2017, soit exactement le même niveau qu’en 2014. Ainsi, si l’argumentaire des prestataires de services est solide dans le domaine des paiements et des transferts d’argent, l’impact sur les services bancaires proprement dits, tels que l’épargne, est moins clair.

En tant qu’organisation axée sur sa mission, FINCA n’hésite pas à relever les défis. Le Global Findex 2017 nous montre que des progrès sont possibles. Elle nous incite également à redoubler d’efforts pour atteindre les personnes qui ne sont toujours pas bancarisées, en particulier les femmes et les pauvres, et pour fournir des services qui améliorent leur situation financière de manière significative.